Page 88

Transcription

  • faites d’oreilles coupées qui glissent sur le couchant. Va-t-en, fils, je suis seul et la mer est une manille à mon pied de forçat.

  • Fils.

  • Grâce, je demande grâce.

  • Toussaint.

  • Qui a dit pitié ?
  • qui essaie par dece mot incongru d’effacer le tableau noir et feu ? Qui demande
  • grâce?
  • Est-ce que je demande grâce à mes yeux irrités ?
  • est-ce que je ne subis pas mes visions irréparables ?
  • et je n’ai pas besoin de harpon. Et je n’ai pas besoin de merlin.
  • Pas de pardon.
  • J’ai remonté avec mon coeur l’antique silex, le vieil amadonu déposé par l’Afri que au fond de moi-même.
  • Je te hais. Je vous hais.
  • Et ma haine ne mourra pas.
  • Aussi longtemps que le soleil obèse chevauchera la vieille rosse de la Terre...
  • Et maintenant le passé se feuille vivant
  • le passé se haillonne comme une feuille de bananier.
  • Isaac, Isaac
  • le cataclysme à la tête de scalp, à la cervelle de rouages de larves et de montres
  • au hasard des fables,
  • au hasard des victimes expiatrices expiatoires
  • attend
  • les yeux chavirés de palabres magnétiques.
  • Isaac, Isaac
  • vénéneuses mes paupières s’entrouvent au coeur de cocotiers…
  • fortement attirantes la parade des buissons vivants ;
  • ô végétaux enfants trébuchant sur les pavés inégaux des perturbations
  • Liberté, liberté,
  • j’oserai soutenir seul la lumière de cetteta tête bléssée.