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faites d’oreilles coupées qui glissent sur le couchant. Va-t-en, fils, je suis seul et la mer est une manille à mon pied de forçat.
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Fils.
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Grâce, je demande grâce.
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Toussaint.
- Qui a dit pitié ?
- qui essaie par dece mot incongru d’effacer le tableau noir et feu ? Qui demande
- grâce?
- Est-ce que je demande grâce à mes yeux irrités ?
- est-ce que je ne subis pas mes visions irréparables ?
- et je n’ai pas besoin de harpon. Et je n’ai pas besoin de merlin.
- Pas de pardon.
- J’ai remonté avec mon coeur l’antique silex, le vieil amadonu déposé par l’Afri que au fond de moi-même.
- Je te hais. Je vous hais.
- Et ma haine ne mourra pas.
- Aussi longtemps que le soleil obèse chevauchera la vieille rosse de la Terre...
- Et maintenant le passé se feuille vivant
- le passé se haillonne comme une feuille de bananier.
- Isaac, Isaac
- le cataclysme à la tête de scalp, à la cervelle de rouages de larves et de montres
- au hasard des fables,
- au hasard des victimes expiatrices expiatoires
- attend
- les yeux chavirés de palabres magnétiques.
- Isaac, Isaac
- vénéneuses mes paupières s’entrouvent au coeur de cocotiers…
- fortement attirantes la parade des buissons vivants ;
- ô végétaux enfants trébuchant sur les pavés inégaux des perturbations
- Liberté, liberté,
- j’oserai soutenir seul la lumière de cetteta tête bléssée.