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Le fils.
- Je suis libre
- et je veux oublier comment
- et le ravin
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et la broussaille...
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Toussaint.
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Ingrat.
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Le fils.
- Ingrat, non: libre,
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libre de toute haine, libre de tout remords.
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Toussaint.
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Non pas libre. Vide. La liberté est une plénitude.
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Fils.
- Peut-être alors, mon père, pourrais-je m’en plaindre à mon tour
- Lorsque la République t’offrit de m’élever en Europe, les cloches de ton coeur sonnèrent à toute volée.
- Mais pour moi, les cris d’exil de la mouette, et le grand rapt salé etla brume sans soleil, l’exil mon père.
- | Et | O la pluie de cendres violettes sur ce Paris étranger.
- | Et | O cle froid incisif jusqu’au sang.
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Etp puis le temps passa. Une paix se fit en moi,quelque chose comme un délaçage de fibres nouées et le paysage fut doux, maternel comme reflété des eaux,et il avait une mesure, une décensce, une retenue en même temps qu’un abandon,le paysage, une amitié enfin…, mon sang ne jurait plus, c’était quelque chose de défait et de fleuri.
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Toussaint.
- et moi, le paysage m’empoisonne des aconits de son alphabet. Moi aussi je sais lire et le nuage a la tête du vieux nègre que j’ai vu rouer vif sur une place du Cap, il avait giflé un blanc, j’avais 10 ans, le ciel bas est un étouffoir, le vent houle des fardeaux et des sanglots de paeau suante, le vent se contamine de fouets et de futailles et les pendus peuplent le ciel d’acéras et il y a des dogues le poil sanglant et des oreilles… des b oreilles … des barques