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- nénuphars.
- | on | J’ai muselé On muselerait la mer en écoutant peiner les maraichers vers la croupe
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fabuleuse des matins, dans une douceur de scandales et d’écume.
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Toussaint.
- Assez de bonheur! les étranges mendiants aux faces de millésimes qui tantôt menacent tantot saluent les autres aubes
- c’est moi
- une faim chaque nuit les réveille parmi le madrépore
- une faim de soleil plus large et de pièces de monnaie très anciennes.
- Je me tourne à nouveau vers le vent inconnu sailli de poursuites
- Je m’en vais
- ne parlez pas, ne riez pas
- L’Afrique dort- ne parlez pas, ne riez pas. L’Afrique saigne ma mère
- l’Afrique s’ouvre fracassée à une rigole de vermines,
-
à l’envahissement stérile des spermatozoïdes du viol!
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Le choeur.
- Quel fil tendu par dessus les forêts, les fleuves, les marais, les langues et les fauves!’
- Je n’ai pas le don du vol.
- Je n’ai pas de mère- je n’ai pas de passé.
- J’ai comblée jusqu’à l’oubli,de poussières et d’insultes, le puits
-
marâtre de mon nombril.
-
Toussaint.
- Je ne renoncerai pas… je ne renoncerai pas à moi-même.
- Afrique, mon innocence…
- Afrique, ma nudité….
- Faites tomber les villes. Faites des lois ou violez les.
- Tuez ou Adorez.
- Je suis hors Innocent,les mains nettes. Je suis hors.