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Transcription

une rue. la nuit. des groupes passent

  • 1er groupe : Une voix.

  • Vous avez raison, mon ami, vous avez raiso,. n, C’est avec de la mau vaise politique que l’on perd les colonies. Des combats, des plans de bataille. Trêve de balivernes. Avec les nègres, je ne connais qu’un moyen: la terreur. Moi qui vous parle, aube premier jour de l’insurrection, j’ai fait planter 50 têtes des deux côtés de l’ave nue de mon habitation en guise de palmiers, et je vous garantis que le troupeau n’a pas bougé. Voyez-vous…

(la voix se perd dans la nuit.)

  • 2e groupe : 2eune voix.

  • Hum! alors tout va rentrer dans l’ordre. Moi, j’ai confiance dans ce gouverneur; un type ce Blanchelande. Et puis, j’ai l’expérience de ces pays là. Les Antilles, voyez-vous, un pays très doux, très doux. … tout doux… des îles à doudoux, vous comprenez. Alors, la Révo lution, bonsoir.

(La voix fredonne :

  • A la Matinique, Matinique, Matinique
  • c’est çà qui chic…)

(Depuis quelques secondes des cris ont éclatés; un chant monotone et sauvage nait, grossit, approche. Des huées. Des ricanements. Un pié tinement confus. Une troupe frénétique de nègres envahit la salle de délibération, poussant avec des bourrades et des clameurs quelques députés blancs. Un negre grotesque gesticule à l’estrade officielle. Nous l’appellerons le speaker. Les nègres s’asseyent dans une confu sion indescriptible. Alors commence une séance sinistre et bouffonne pleine d’emphase et de cruauté.)

  • Le speaker

  • Silence, Messieurs, silence.

  • 1er énergumène.

  • Pas de silence qui tiennent. Nous sommes libres et égaux en droit.s. N’oubliez pas cela.